lundi 4 mars 2019

L'hypnose de type éricksonienne




L’hypnose de type éricksonienne est un ensemble de techniques qui permettent, en installant un état de conscience modifié, de solliciter les propres ressources de la personne pour savoir installer un état de bien-être, pour mettre en œuvre des stratégies pour s’adapter à une situation mal vécue ou trouver des solutions à une difficulté.

L’état hypnotique est un état que nous connaissons tous au quotidien à certains moments de la journée ou au cours de certaines activités.

Nous pouvons retrouver cette recherche de ressources dans des approches telles que la relation d’aide de Karl Rogers ou lors des accompagnements en relaxation.
Il existe plusieurs approches dans l’hypnose thérapeutique ou médicale, tout à fait distinctes bien sûr de l’hypnose de spectacle qui n’a pas du tout cet objectif d’activer les ressources de la personne mais plutôt de montrer le pouvoir de l’hypnotiseur sur elle.

On trouve trois grands types d’hypnose :
-      L’hypnose distractiveque chacun d’entre nous vit régulièrement dans son quotidien par exemple lors d’un film, ou lorsque nous conduisons sur l’autoroute ou que nous discutons avec quelqu’un d’un sujet passionnant. Cet état hypnotique peut être activé pour le plaisir ou pour détourner d’un événement ponctuel potentiellement désagréable (de plus en plus utilisé en milieu hospitalier). L’hypnose conversationnelle permet de modifier le regard et la perception que la personne a de sa difficulté.
-      L’hypnose évasion, très proche de ce qui est expérimenté dans une relaxation, en amenant un état de détente et de bien-être au travers d’un lieu ressource, d’une scène de la nature.
-  La transe hypnotique,dans un objectif plus thérapeutique, avec recherche de résolution de problème ou de renforcement des capacités. Cette transe hypnotique n’est proposée qu’après un entretien approfondi (anamnèse) pour bien cibler la demande et être sûr que le cerveau sera dans la démarche d’utiliser les propositions.

Les outils proposés vont être différents et adaptés suivant l’objectif, les effets attendus ou le contexte. Lors de cette transe, il y a une modification de l’attention qui permet de « déconnecter » la partie consciente pour permettre à la personne de stimuler sa partie créatrice et intuitive, appelée aussi « subconscient ». La personne peut ainsi activer ses propres ressources et capacités. Ce subconscient fonctionne surtout sur un mode symbolique et s’appuie sur ce qui a été mémorisé (évènements et affects) tout au long de la vie de la personne, c’est à dire  dans l’inconscient.

Cette partie instinctive et intuitive existe dès la naissance, voire dans la vie intra    utérine, et permet à chacun d’être en capacité de faire des choix et de sentir ce qui est « bon « pour lui , si le mental et le formatage que nous vivons tout au long de notre vie ne s’en mêle pas trop.

Quelle différence entre hypnose et relaxation ?
L’hypnose utilise des techniques de relaxation (comme par exemple la respiration, la focalisation sur les sensations du corps) pour amener une certaine détente. Même si elle n’est pas profonde dans la transe hypnotique (la personne est assise), elle permet d’être paisible et confortable. L’état de relaxation sera renforcé lors d’une hypnose évasion en permettant à la personne d’être et de se sentir dans un lieu agréable par exemple lors d’une intervention chirurgicale ou un soin anxiogène ou potentiellement douloureux.
L’hypnose distractive détourne l’attention de la personne en la focalisant sur un sujet ludique ou passionnant, apportant du plaisir.

Ce qui diffère le plus de la pratique de la relaxation est l’hypnose thérapeutique. Le thérapeute va aider le subconscient à se réactiver en proposant des outils symboliques voire métaphoriques,  que celui-ci va utiliser en ne prenant que ce dont il a besoin pour prendre du recul sur la situation, en modifier la perception, trouver des solutions ou transformer le quotidien de la personne pour mieux correspondre à ce qui est adéquate et judicieux pour elle.

Dans le cadre de la douleur, quel qu’en soit le contexte ou l’origine, l’hypnose permet de réduire de façon importante la sensation douloureuse (au niveau de l’insula et du cortex somatosensoriel), soit en modulant l’intensité ou sa durée, soit en modifiant l’inconfort qu’elle procure (cortex cingulaire antérieur) ou son interprétation (cortex pré frontal et pré-moteur).

Dans  la recherche d’un lieu ressource ou d’une activité, ce sont d’autres zones du cerveau qui s’activent comme le cortex cingulaire postérieur qui permet à la personne de vivre pleinement la situation si l’on prend bien soin de solliciter les différents sens (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif).

Les zones liées à la représentation de soi et à l’imagination sont également activées.

Lors de la transe hypnotique, le cerveau réorganise la perception que la personne a d’un événement ou d’une situation, modifie les émotions qui y étaient accolées et aide la personne à en faire quelque chose de différent.

Pour que cette partie subconsciente s’active, il est indispensable que la personne adhère à l’idée de changer et d’aller vers quelque chose de différent et de mieux pour elle et surtout, que ce qui est proposé soit en accord avec ses valeurs. Il est également nécessaire qu’elle soit en confiance avec le thérapeute.

Cette démarche - à la différence de la relaxation - intervient essentiellement dans un contexte de demande ciblée, souvent pour « régler » un problème que vit la personne. Dans une grande majorité de situations, deux à trois séances suffisent. Dans la démarche de relaxation, la personne expérimente et apprend un certain nombre d’outils (détente corporelle, mouvements postures, techniques respiratoires) pour pouvoir les utiliser dans son quotidien. Elle apprend, avec le temps et la pratique, à mieux connaître sa manière de fonctionner et à gérer son énergie différemment. La démarche de relaxation s’appuie davantage sur les techniques corporelles pour amener une détente physique et mentale.

En quoi l’hypnose peut être utile dans une démarche de relaxation ?
A l’intérieur d’un accompagnement individuel, face à certains problèmes plus ciblés ou plus complexes, à certaines demandes spécifiques, l’hypnose est un outil intéressant pour accélérer la mise en route de ressources, pour ancrer ou renforcer l’effet attendu. Cet outil est souvent proposé en fin de séance. De la même manière, dans un travail avec un  groupe, par exemple lorsque le thème est la gestion du stress, l’hypnose en fin de séance permet de renforcer et d’accélérer les capacités des personnes à retrouver de la confiance en elles et des ressources .



Françoise Billot

Formatrice CFREst

Qi Gong en plein air à Nancy et environs

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