dimanche 16 septembre 2018

Se connecter à ses sens et ressentir








Se connecter à ses sens 

et ressentir



Madame V ne ressent plus grand-chose. Depuis plusieurs mois déjà, Madame V a le plus grand mal à se connecter à ses propres sensations, au point parfois qu’elle ne sait plus ce qu’elle aime ou n’aime pas, ce qui lui plait ou lui déplait, ce qui la détend ou la stresse. 

Elle en a pris conscience voilà 8 jours, lorsqu’elle a croisé une amie qui n’arrêtait pas de lui parler des petits plaisirs qu’elle s’offrait dans une journée. Une ballade, courte mais appréciable, dans le parc public, ce petit carré de chocolat noir qu’elle aime tant déguster après le repas, la séance de piscine de la veille et le contact de l’eau sur tout le corps, qui la détend et lui permet de couper avec son mental, ce petit temps passé simplement à écouter la musique qu’elle aime, l’oiseau qu’elle a pris le temps de regarder dans les branches du platane, en attendant le bus, …


Madame V l’écoute et dans le même temps, elle se dit qu’elle ne ressent quasiment plus tous ces plaisirs, qu’elle ne prend plus le temps. Elle reçoit même comme un impact fort quand son amie lui demande ce qu’elle fait, elle, pour se détendre dans la journée, s’accorder du temps pour soi, une petite parenthèse qui permet de respirer. 

Madame V ne sait pas répondre à ces questions.

Que fait-elle pour se détendre ? Pour s’accorder un temps de respiration ? Un temps à elle, rien qu’à elle ?



Le rythme actuel, le travail, la vie de famille, le temps qui semble se raccourcir, les exigences de la vie quotidienne font que des Madame V, nous en rencontrons beaucoup, qui pourraient d’ailleurs tout aussi bien être des Monsieur V. Nous sommes, et de plus en plus, dans une société qui encourage la connexion au monde. Et plus nous sommes virtuellement connectés, plus notre connexion à nous-mêmes se fragilise, s’étiole. 

Nous sommes dans une société qui fonctionne sur le mode du « tout tout de suite » qui nous amène parfois à ne plus distinguer l’urgent de l’important, à nous perdre dans nos priorités. Nous sommes dans une société qui sous couvert de liberté, tend à nous coincer, parfois à nous emprisonner, dans des modes d’action qui sont davantage des effets de modes que des choix de postures sincères et assumés. Nous sommes dans une société du « il faut, on doit » qui a tendance à nous édicter nos conduites. 

Au point même qu’aujourd’hui, « on » nous dit : « tu dois être heureux », « il faut accepter l’autre », « tu dois te détendre », « il faut méditer au moins une demie heure par jour », « manger 5 fruits et légumes », « marcher au moins 12000 pas ». Les injonctions au bonheur, à la détente, à l’exercice physique, à la présence à soi, sont de plus en plus nombreuses. 


Mais qui est ce « on » qui nous édicte nos conduites? Des injonctions qui, le plus souvent, provoquent le contraire de ce qui est recherché. Parce que l’humain est ainsi fait : il suffit de lui dire « détends toi » pour qu’il soit encore plus tendu. 


Nul autre que nous-mêmes ne pouvons décider de ressentir les choses. Le réveil des sensations est un acte volontaire. Mais il a pour avantage qu’il ne demande pas une volonté démentielle. 


Vouloir prendre simplement le temps de quelques respirations et être conscient que l’on respire, conscient de l’air qui entre à l’inspir, puis qui sort à l’expir. Prendre simplement le temps de ressentir le mouvement naturel de sa respiration, le contact de ses pieds avec le sol, de son bassin avec le siège du fauteuil, le contact de la colonne vertébrale avec le dossier de la chaise, …


La connexion à ses sens commence par là ! Bien entendu, on peut aller plus loin encore, en prenant le temps de ressentir le contact du crayon sur nos doigts, dans notre main, le goût du carré de chocolat que l’amie de Madame V apprécie temps après le repas. Prendre le temps de ressentir les sensations que nous procure la présence de l’oiseau sur la branche, la couleur du ciel, la présence des nuages, le parfum d’une fleur. Pour y parvenir, il est nécessaire de passer par ce petit temps de présence à soi, ce temps de respiration, de contact du corps avec ce qui le contient. 


Ressentir à nouveau, c’est d’une certaine manière retrouver cette part d’enfant qui est en nous. Le tout petit d’homme, dans ses premiers mois, n’est quasi que ressenti ; il ressent et accueille toutes les sensations qui lui viennent de l’extérieur (le froid, le chaud, les sons, les images, le doux, les couleurs, les goûts, les odeurs…).



Alors pour retrouver cette part d’enfant qui nous éveille à nos sens et qui contribue pour une très large part au bien-être, peut-être avons nous besoin, avant toute chose, de passer du « il faut que » au « j’ai envie de » ; passer du « il faut que je me détende » au « j’ai envie de me détendre » ; passer du « je dois aller bien » au « j’ai envie d’aller bien ».

Bonne semaine et prenez soin de vous

Qi Gong en plein air à Nancy et environs

Journée du bien-être

Bonne Journée du Bien-Etre ... L’occasion pour chacun d’entre nous de se questionner sur la manière dont on répond à nos besoins, sur...